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Onco’vilhop : la télésurveillance pour les cancers de mauvais pronostic

À compter de septembre 2022, Nouveal propose un programme de télésurveillance aux patients atteints d’un cancer de mauvais pronostic. Baptisée Onco’vilhop, cette expérimentation soutenue par l’Institut national du Cancer (INCa) via un appel à projet, comprend trois volets : un accès à ONCO’nect, plateforme de télésurveillance et portail patients, associée à une coordination des soins à domicile et un accompagnement humain. Les précisions du Pr Alaa Mhalla, chef de service des soins palliatifs à l’hôpital Albert Chenevier (AP-HP, Créteil).

Soutenu par l’Institut national du Cancer (INCa), le programme Onco’vilhop consiste à évaluer les bénéfices de la télésurveillance auprès de patients suivis en oncologie, en soins palliatifs, à l’hôpital Albert Chenevier (AP-HP, Créteil). 

 

Porté par Nouveal-APHP, ce projet a été initié en septembre 2022. « Après mise au point par nos équipes des questionnaires pour bien évaluer par exemple les douleurs réfractaires, les premiers patients seront inclus au mois de juin, sur la base du volontariat », précise le Dr Alaa Mhalla, chef de service des soins palliatifs à l’hôpital Albert Chenevier (AP-HP, Créteil).

Le digital fonctionne avec l’humain

Le programme Onco’vilhop consiste à proposer aux patients :

 

  • La solution ONCO’nect en hospitalisation à domicile et en unités de soins palliatifs si le/la patient(e) n’est plus en mesure d’être suivi(e) chez lui/elle. Dans le cadre d’Onco’vilhop, ONCO’nect est déployé en ville et dans le cadre de prestations de soins à domicile (UCOG)
  • Une équipe mise en place pour le suivi hors cadre hospitalier : les équipes hospitalières (médecins, pharmaciens, infirmier de coordinateur (IDEC), infirmier de pratique avancée), les professionnels de ville (médecin traitant, infirmières libérales, pharmaciens, professionnels paramédicaux), le personnel de l’hospitalisation à domicile (HAD)
  • L’accompagnement médical et paramédical pour faire le lien entre le patient, l’équipe et l’interface ONCO’nect

Proximité et sécurité : double avantage pour les patients et les soignants

Les avantages des fonctionnalités du programme Onco’vilhop sont doubles :

 

Pour les patients, l’idée est de bénéficier d’un parcours de soins personnalisé et coordonné. La solution de télésurveillance permet aux patients, et aux aidants également, de communiquer avec l’équipe soignante référente dès que nécessaire. En fonction de l’évolution de l’état de santé, « des questionnaires sont transmis toutes les semaines, tous les 14 jours, ou tous les 28 jours », décrit le Pr Mhalla. Grâce à un système d’alerte, « nous pouvons aussi gérer la situation en temps réel en cas d’aggravation ». Un point important sachant que « le temps est un facteur qui joue contre nous en soins palliatifs. Cela nous permet d’adapter le traitement ou un autre type de prise en charge ». Suivis au quotidien sur tous les pans physiologiques (douleurs, nutrition, sommeil…) comme psychologiques, les patients peuvent également se voir recommander, dès qu’ils semblent en avoir besoin, des soins de support pour prévenir ou atténuer certains symptômes. Avec la télésurveillance déployée dans le cadre d’Onco’vilhop, les patients disposent d’un maximum d’autonomie et d’accès à l’information les concernant, eux et le cancer.

 

Pour les soignants, les fonctionnalités du programme Onco’vilhop sont pensées afin d’intervenir le plus précocement possible dans la prise en charge de la douleur des patients. Cette anticipation limite les passages non justifiés aux urgences et les hospitalisations non programmées. « Cela arrive souvent que les familles amènent leurs proches alors que ce n’est pas adapté », témoigne le Pr Mhalla. Plus précisément, la télésurveillance proposée dans le service permet une détection précoce des effets indésirables et des complications induits par les traitements. Une possibilité bienvenue pour rester vigilants sur les réactions des malades aux protocoles encore récents que sont les thérapies ciblées et les associations de chimiothérapie et d’immunothérapie. « Dans le cadre d’Onco’vilhop, grâce à la télésurveillance, en cas d’altération de l’état général liée aux traitements, nous pensons limiter l’aggravation et  les symptômes de souffrance majeure réfractaire », poursuit le Pr Mhalla.  En interrogeant au plus près le ressenti du patient, il est par ailleurs possible d’évaluer son état de santé, de maintenir ou de décaler la prochaine séance de chimiothérapie. La télésurveillance intégrée dans ONCO’nect vient limiter le nombre de produits de chimiothérapie préparés en pharmacie pour des commandes annulées au dernier moment : pertinent quand le patient n’a ni les ressources physiques ni immunitaires pour recevoir son traitement.

Une démarche et des ateliers en mode Living-Lab

Quels sont les outils intégrés dans Onco’vilhop ? Le programme se développe en trois pans avec :

  • Des ateliers de transposabilité pour rendre la solution de télésurveillance accessible et adaptée à tout niveau de prise en charge en oncologie, en partant de l’existant de programmes d’ores et déjà proposés par Nouveal. La question qui se pose : comment transposer l’organisation de télésurveillance mise en place à l’AP-HP entre le service d’oncologie médicale et les soins palliatifs, à d’autres organisations et d’autres services ? Objectifs : permettre aux équipes d’accéder à la télésurveillance dans différents services et types de suivis. Mais aussi rassurer le patient lorsque la solution de télésurveillance le suit d’un service à l’autre, et qu’il se pose naturellement la question de l’accès et de la sécurisation de ses données de santé
  • Des ateliers d’indicateurs d’impact
  • Des ateliers pour optimiser le déploiement des dispositifs de télésurveillance

Le contenu de ces ateliers est issu de l’appel d’offre et animé par le Living Lab de l’INCa, accompagné dans sa démarche par le Liberté Living Lab, un tiers lieu d’innovation.

Onco’vilhop, la télésurveillance pour les cancers de mauvais pronostic

Les patients malades inclus dans Onco’vilhop sont atteints de tumeurs plus ou moins agressives, à des stades différemment avancés de la maladie. « La plupart d’entre eux souffrent de cancers dits de mauvais pronostic », précise le Dr Alaa Mhalla.

De quels cancers parle-t-on ? De ceux dont la survie à 5 ans ne dépasse pas 25%, à compter du moment où le diagnostic est posé. Autre façon de lire cette donnée : un quart des patients concernés sont en vie 5 ans après avoir appris leur maladie.

 

Reste que le stade auquel le patient apprend son cancer va influer sur sa classification. Une tumeur pourra ainsi être répertoriée parmi les cancers de mauvais pronostic parce qu’elle a été détectée tardivement. Et que la durée de vie est limitée, malgré la mise en place des traitements. Là où d’autres tumeurs repérées à un stade plus précoce seront immédiatement considérées comme de mauvais pronostic, de par leur localisation et/ou leur pronostic général.

 

Les cancers de mauvais pronostic affectent en particulier le poumon et la plèvre, le foie, le pancréas, l’œsophage, le système nerveux central. Il peut également s’agir de cancers du sein triple négatifs, de leucémies aiguës myéloïdes et de leucémies aiguës secondaires.

Un point met tout le monde d’accord pour distinguer les cancers de mauvais pronostic : une probable évolution rapide et agressive de la maladie. Cette situation nécessite une prise en charge la plus complète possible.

Gérer la douleur, accompagner les fins de vie

Le programme Onco’vilhop cible une amélioration de l’accompagnement des patients en soins palliatifs, avec des protocoles de soins et une présence humaine les plus qualitatifs possibles. L’enjeu étant de permettre aux patients de vivre au mieux avec la maladie. Dans la cadre des parcours thérapeutiques, Onco’vilhop considère « les soins palliatifs sous deux approches différentes » :

 

  • La prise en charge de la douleur « pour les malades bénéficiant d’une prise en charge antalgique», relaie le Pr Mhalla
  • L’accompagnement de la fin de vie « avec un intérêt d’améliorer la qualité de vie jusqu’à la dernière minute de la vie en proposant différents types de prises en charge pour les patients et pour leur famille »

L. Bourgault – Aurala Communication

Sources