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Maladies chroniques : quand le télésuivi diminue le stress des patients

Dans le cadre de maladies chroniques, affectant au total 20 millions de Français, le télésuivi diminue le degré de stress des patients. Sur quels facteurs ce dispositif de surveillance et d’accompagnement à distance agit-il précisément ? Précisions.

 

Déplacements réguliers pour les consultations, délais d’attente parfois longs entre le report des effets indésirables et l’adaptation du protocole, inertie des démarches administratives, sentiment d’isolement : le parcours de soin peut être générateur de stress.

Traçabilité des données médicales et gain de temps

Grâce au télésuivi le malade a davantage son protocole de soins entre les mains. Et son degré de stress s’en trouve atténué. Preuve en est : selon une étude menée par l’APHP auprès de 1 529 patients et publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), 52% des patients suivis pour une maladie chronique se sentiraient rassurés à l’idée de bénéficier du télésuivi en complément de l’approche médicale.

 

Cette surveillance à distance fait baisser l’anxiété pour plusieurs raisons. Le patient se sent rassuré : la transmission sécurisée des données médicales via le support digital (applications de messagerie, questionnaires en ligne, systèmes d’alerte, dialogues en ligne…) et le traitement de ces informations en temps réel par les équipes référentes accroît la sérénité. Avec une bonne traçabilité de l’évolution des symptômes et de l’adaptation des protocoles, dans un délai très court de réactivité, les pertes d’information et les pertes de chance se trouvent limitées.

 

Le télésuivi fait également gagner du temps et de l’énergie en limitant les moult déplacements vers l’hôpital ou la clinique, que ce soit pour effectuer un bilan au cours duquel un interrogatoire à distance peut suffire, obtenir un renouvellement d’une ordonnance ou ajuster la posologie en cas d’effets indésirables liés à un traitement. Un point allégeant notamment la charge mentale des personnes à mobilité réduite (PMR). En restant chez soi, le patient évite également des contaminations virales intra-hospitalières, risque hautement décrit durant la crise sanitaire de la Covid-19 et facteur de stress dont le patient se passe volontiers.

Observance, autonomie, information et qualité de vie

Le télésuivi permet la communication avec le médecin en cas d’anomalies éprouvées après un traitement, et tout simplement l’échange avec l’équipe référente (médecins, infirmiers, psychologues…) dès que nécessaire. De cette façon, il améliore l’observance thérapeutique, la qualité de vie et diminue l’appréhension générée par l’impact quotidien d’une maladie chronique.

Le gain d’autonomie

La plus grande maîtrise du parcours de soins permise par le télésuivi diminue donc le niveau de stress. Par quel biais ? Sur l’interface, le patient va consulter et pouvoir rapporter lui-même une partie des données sur son état de santé. Mais aussi prendre ses rendez-vous médicaux ou décaler une consultation en ligne, en s’évitant les attentes parfois longues aux standards téléphoniques des secrétariats médicaux. En communiquant avec son ou ses soignants via l’interface, le patient peut aussi aller au-devant des questions ou des points qu’il souhaite aborder sur son protocole, sans attendre la prochaine consultation pour en parler à son médecin.

L’accès à une information complète et personnalisée

Le dossier médical en ligne va contenir toutes les informations du patient lié à son profil : les antécédents, les prédispositions génétiques ou encore les terrains allergiques et les prises de médicaments. Autant de points rassurants pour le malade qui n’aura pas à répéter les points spécifiques de son histoire à chaque fois qu’il devra consulter un nouveau soignant. Les risques d’erreurs ou d’errances médicales s’en trouvent par ailleurs diminués.

 

Après une consultation, une fois rentré chez lui et à tête reposée, le patient va pouvoir lire et relire ses comptes-rendus de consultation pour souvent saisir des informations qu’il n’avait pas forcément entendues ou bien perçues dans le cabinet. Un stress en moins quand le patient sait qu’il est possible de revenir sur ces informations précieuses sans avoir à rappeler son médecin.

 

Avant une hospitalisation ou en per-opératoire, les différentes informations transmises sur l’interface digitale participent à la bonne préparation du patient. En cas d’intervention chirurgicale notamment, les éléments liés à la consultation avec le spécialiste*, l’infirmier et l’anesthésiste sont intégrés dans la solution. Tous les documents administratifs sont renseignés en ligne : le patient a alors accès en un clic à toutes ces données et voit son risque d’éparpillement diminuer tout comme le temps passé à rechercher les pièces manquantes. Du stress en moins et du temps en plus pour se concentrer sur le déroulé de la prise en charge avec une réelle incidence sur la qualité de vie**. Point essentiel à l’heure où une majorité d’actes opératoires sont pratiqués en ambulatoire avec une approche RAAC au centre des protocoles.

À noter qu’il existe une corrélation entre l’anxiété pré-opératoire et la chronicisation de la douleur éprouvée après une intervention chirurgicale[1]. Il est par ailleurs prouvé qu’un patient moins stressé avant son opération bénéficiera d’une meilleure récupération (un réveil plus rapide, un risque de complications moindre[2]), et donc des motifs d’appréhension, de stress et d’inconfort significativement diminués sur les court, moyen et long termes.

Dès lors que les équipes médicales s’emparent de solutions de télésuivi dans leur fonctionnement interne, les patients atteints de maladies chroniques (le diabète, le cancer, l’insuffisance rénale, les pathologies cardiovasculaires, la sclérose en plaques, les addictions, la dépression…), peuvent bénéficier de cet accompagnement à distance. Et voir leur niveau d’anxiété diminué.

*soins préopératoires, passage au bloc opératoire, protocole en salle de réveil, transfert en chambre, soins post-opératoires, retour à domicile

** un patient engagé dans ses soins avant son intervention éprouvera moins de douleurs, de dénutrition, d’épisodes de nausées et vomissements, de troubles du transit intestinal, de stress métabolique, de perturbations du sommeil, de dysfonctionnement de la régulation de la température corporelle, et de troubles psychologiques (appréhension, stress…)

L.Bourgault – Aurala Communication

Sources :

[1] A. Masselin-Dubois et coll. Are Psychological Predictors of Chronic Postsurgical Pain Dependent on the Surgical Model ? A Comparison of Total Knee Arthroplasty and Breast Surgery for Cancer. J Pain, édition en ligne du 17 mai 2013

[2] Johnston M, Carpenter L. Relationship between pre-operative anxiety and post-operative state. Psychol Med. 1980 May;10(2):361-7. doi: 10.1017/s0033291700044135. PMID: 7384335.

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