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Le télésuivi au service de la RAAC

Le télésuivi au service de la RAAC

Comment le télésuivi s’intègre-t-il dans l’amélioration de la prise en charge avant,  pendant et après une intervention au bloc opératoire, dans le cadre de la RAAC (récupération améliorée après chirurgie) ? Quels sont les bénéfices du suivi à distance de cette approche apparue en 1997 ?

Dans ses premières années de vie, la récupération améliorée après chirurgie (RAAC)[1] était réservée aux interventions lourdes colorectales et digestives. Aujourd’hui, plusieurs spécialités sont concernées, dans des indications[2] parfois plus légères. C’est le cas en urologie[3], chirurgie cardiovasculaire et thoracique, orthopédie[4], chirurgie du rachis, gynécologie-obstétrique[5], mais aussi en oncologie, chirurgie bariatrique[6] et en addictologie.

 

La RAAC inspirée par le Dr Henrik Kehlet au Danemark en 1997, n’a cessé de se développer, et a profondément évolué avec l’apport du numérique et de la logique du soin à distance. Comment le télésuivi participe-t-il alors à l’établissement des chemins cliniques[7] et des protocoles de soins ?

      • Le télésuivi fluidifie l’admission du patient pendant la phase pré-opératoire. La transmission digitale des données médicales génère un gain de temps important pour les équipes administratives.

      • Le télésuivi, vecteur de coordination multidisciplinaire. Le suivi à distance d’un patient par différents professionnels médicaux/paramédicaux, et l’accessibilité des données médicales en ligne réunies sur une même interface, sont garants de la connexion des équipes[8] entre elles. Un point indispensable à l’amélioration des pratiques de routine inhérentes à la RAAC.

      • Le lien entre la médecine de ville et l’hôpital. Dans cette même logique d’interdisciplinarité et de transversalité, le télésuivi permet aux différents soignants entre la ville et l’hôpital de travailler ensemble pour renforcer la qualité du service médical rendu, en réorientant si besoin les protocoles thérapeutiques d’un patient sur un même dossier partagé.

Avant, pendant, après la chirurgie

Au cœur de la RAAC, l’intégration des différents paramètres sur la solution de télésuivi :

  • Améliore le degré d’information du patient sur le déroulé de son intervention. Lors de la consultation pré-opératoire, réalisée à distance, le spécialiste – le médecin, l’infirmière coordinatrice, le cadre de santé – délivre toutes les informations nécessaires au patient (acte chirurgical, solutions de préhabilitation mises en place pour éloigner les facteurs de risque liés à l’hygiène de vie[9], limiter les complications et améliorer la vitesse de récupération…).
  • Aide les équipes à anticiper la stratégie thérapeutique avant l’opération. Le télésuivi permet aux équipes d’avoir une vue très précise et actualisée en permanence de la situation du patient. Un point important pour orienter le protocole thérapeutique le plus précocement possible. La qualité du suivi et le degré de satisfaction du patient s’en trouvent améliorés.
  • Réduit les risques de complications. Un patient bien informé grâce au télésuivi est plus impliqué dans sa prise en charge. Avec une meilleure observance, un engagement plut fort dans les soins, les risques de complications post-opératoires, infectieuses, physiologiques (douleurs, dénutrition, nausées, vomissements, troubles du transit intestinal, stress métabolique[10], perturbations du sommeil, dysfonctionnement de la régulation de la température corporelle…) et psychologiques (appréhension, stress…) sont diminués.
  • Participe à la meilleure récupération post-chirurgicale et abaisse le nombre de jours d’hospitalisation. La diminution des incidences des complications, facteurs de risque d’allongement du séjour hospitalier, aide le patient à se remettre plus facilement de l’acte chirurgical. La RAAC va, à ce stade de la prise en charge, aider les équipes à anticiper la sortie de l’hôpital, en relevant tous les critères nécessaires pour donner le feu vert du retour à domicile. Grâce au télésuivi, moins contraignant en termes de déplacement, le patient peut rentrer chez lui le plus vite possible. Sur le plan économique, grâce à cette surveillance à distance, le coût de la prise en charge hospitalière diminue.
  • Assure la sécurisation du suivi. Les consultations post-opératoires peuvent être effectuées à distance, en toute sécurité grâce au recueil des paramètres de l’état de santé par les équipes référentes. Le patient est ainsi sollicité à domicile pour des consultations en visioconférence, ou encore répondre à des questionnaires sécurisés en ligne sur son état de santé. Il peut aussi échanger avec les professionnels de santé sur la messagerie sécurisée. Par ces différentes fonctionnalités, la reprise précoce de la mobilité et la marche ou de l’alimentation après l’opération font par exemple l’objet d’une surveillance accrue et de l’établissement d’un score personnalisé par patient.
  • Assure la continuité des soins. Le télésuivi permet une forte réactivité des équipes soignantes en cas de symptômes ou de dégradation des constantes du patient une fois rentré chez lui. Les protocoles sont adaptés au cas par cas sans rupture dans la prise en charge.

Individuel, inclusif et autonomie

Le télésuivi donne l’occasion au patient d’être acteur de sa prise en charge, de façon bien plus engageante comparée au protocole standard ne prévoyant pas de télésuivi. Un point indispensable dans le cadre de la RAAC.

      • Le télésuivi participe à l’autonomie du patient. Tout au long de sa prise en charge, le patient dispose d’un livret aussi appelé « passeport RAAC». Toutes les informations échangées lors des consultations à distance, les contenus d’éducation thérapeutique et les points importants repérés entre chaque consultation, présentielle ou distancielle, sont annotés dans ce document aujourd’hui digitalisé dans de nombreux établissements de santé. Disposant de toutes ces informations le concernant, le patient a sous les yeux les différentes étapes de son suivi. Après l’intervention, il est en mesure de compléter les objectifs à atteindre, adaptés en permanence par l’équipe médicale.
      • Cette surveillance à distance bénéficie aussi, dans le cadre de la RAAC, à l’entourage du patient en incluant par exemple les aidants et les personnes de confiance, dès le début du protocole, la phase per-opératoire donc. Cette double-implication du patient et de ses proches renforce l’adhésion thérapeutique et participe à une meilleure expérience patient. L’impact sur le rétablissement et la qualité des soins est aujourd’hui prouvé.
      • Le télésuivi individualisé n’exclut aucune situation. Il n‘existe en effet pas de contre-indication à une prise en charge RAAC via le télésuivi : les protocoles sont adaptés si nécessaire aux profils de chaque patient en fonction de leur fragilité, de leur âge et de présence de comorbidités éventuelles.

[1] « Enhanced Recovery After Surgery, ERAS », RAAC en anglais

[2] Haute autorité de Santé (HAS). Programmes de récupération améliorée après chirurgie (RAAC). Consulté en février 2022. Disponible : https://www.has-sante.fr/jcms/c_1763416/fr/programmes-de-recuperation-amelioree-apres-chirurgie-raac

[3] Cystectomie, néphrectomie, prostatectomie (données HAS)

[4] Prothèses totales de hanche et de genou (données HAS)

[5] Césarienne, hystérectomie, ovariectomie (données HAS)

[6] Chirurgie de l’obésité

[7] « Cette méthode vise à planifier, rationaliser et standardiser la prise en charge multidisciplinaire et/ou multi professionnelle de patients présentant un problème de santé comparable. Les différentes interventions des professionnels impliqués dans les soins aux patients sont définies, optimisées et séquencées et les étapes essentielles de la prise en charge du patient sont détaillées », (données HAS)

[8] Le chirurgien, l’anesthésiste-réanimateur, l’infirmier en soins généraux (IDE), et selon les besoins des patients les spécialistes de la kinésithérapie, de l’activité physique adaptée (APA), de la gériatrie, de l’assistance sociale, de la psychologie, les secrétariats médicaux

[9] Adapter les prescriptions médicamenteuses, traiter une anémie, adopter une alimentation équilibré, favoriser l’arrêt du tabac et de l’alcool, la pratique d’une activité physique adaptée (APA), de la kinésithérapie ou le suivi d’une rééducation préopératoire

[10] L’acte chirurgical peut notamment induire une diminution du catabolisme musculaire et de l’insulino-résistance

L.Bourgault – Aurala Communication

Sources :